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PROCES PCP-M - UN BILAN
Plus de cinq ans après nos incarcérations, au mois de mai, a eu lieu un ultérieur procès PCP-M (Parti Communiste Politico-Militaire). A conclusion duquel, pour nous, s’set posée la nécessité d’éclaircir la signification de notre différente tactique adoptée en cette échéance, par rapport aux précédentes.
Une approche différente, déterminée par quelques changements de contexte; le principal étant le fait que le procès aurait été centré uniquement sur la question des délits associatifs: ‘Association subversive et bande armée’: simples ou à finalité terroriste?
Nous estimons que ce soit un terrain dangereux, qui peut faire glisser sur des positions auto-justificatrices, de différentiation légaliste. Surtout si on laisse gérer par les avocats qui, nonobstant leurs appréciables qualités, restent internes au plan légalitaire et (faut le rappeler) à l’ordre judiciaire bourgeois.
Toute phase de véritable lutte révolutionnaire (donc armée), ou même des épisodes significatifs, ce sont qualifiés en tant que terrorisme. Ce, notamment à partir des années ’70; en passant par les détours des ‘émergences’ (et relatives lois spéciales), jusqu’au dernier détour de 2001 avec la ‘guerre infinie au terrorisme international’ (sorte de guerre mondiale informelle, déclarée par le bloc impérialiste dominant). En fait, toute forme de révolte, opposition, organisation d’avant-garde, armées, contre l’ordre impérialiste, est taxée de qualification terroriste.
Ce qui rejoint un autre concept fondamental, caractérisant notre époque de profonde crise du système: c’est la classe dominante à déclencher la guerre de classe!
Puisqu’elle sait que la guerre devient de plus en plus l’horizon social d’un système qui, bloqué dans ses possibilités de développement économico-social, deviens toujours plus de structeur-mortifère pour la grande partie des populations. Ne laissant d’autres issues que la révolte, ou si c’est le cas, l’envoi des processus révolutionnaires.
Horizon de guerre qui, comme on voit, s’embrase dans les périphéries mondiales dominées par l’impérialisme; là où le noeud de contradictions est explosif depuis longtemps.
L’obsession du terrorisme, la ‘guerre au terrorisme’ et ‘l’exportation de démocratie et droits humains’ sont les catégories-guide de la machine de guerre impérialiste, dans ses articulations idéologiques, politiques et juridiques.
Qui sont même retournées contre les mouvements sociaux d’usine ou de rue. Et qui visent surtout les organisations révolutionnaires de classe et/ou de libération anti-impérialiste.
La ‘bataille juridique’ sur ce terrain est, non seulement illusoire, mais aussi tendenciellement en contradiction avec les exigences de la lutte révolutionnaire. Nous disons ça aussi sur la base des expériences acquises au cours du cycle précédent, années ’70/’80: distinctions, justifications, fourberies à prétention idéologiques deviennent rapidement recul politique opportuniste.
Telles considérations nous ont amené à une tactique qui fusse la plus claire et nette possible: affrontement du procès seulement en termes politiques de réaffirmation de la ligne et stratégie politico-militaire, et rejet dudit contentieux autour des délits associatifs. C’est pourquoi nous révoquions les avocats.
En particulier, c’était inacceptable pour nous l’argumentaire (juridique, des avocats) sur la prétendue ‘inidonéité (insuffisance) organisationnelle’, véritable contresens pour ceux qui cherchent à construire une force organisée. Argumentaire rabaissant, de recul politique (comme on disait). L’acte de la révocation a donné consistance à notre position. Elle s’est précisée au fil de nos interventions: ‘Nous n’avons rien à nous défendre, d’autant moins de la qualification de terrorisme qui est, par contre, une manifestation typique de la domination de classe de l’Etat bourgeois et impérialiste. Nous sommes ici à revendiquer et à affirmer la légitimité du recours à la force organisée de la part du prolétariat, du recours à l’organisation politico-militaire pour développer le processus révolutionnaire de libération du prolétariat. ‘Nous revendiquons les parcours faits, dans l’orientation de construction du PCP-M, et nous en réaffirmons l’exigence actuelle’.
Interventions qui, voulant aussi entraver le rôle collaboratif des avocats d’office, qu’on nous a imposé, se terminaient par nos expulsions de la salle.
Autant de moments où nous avons essayé de faire vivre les contenus de la bataille politique: Nous avons pris les armes en tant qu’ouvriers communistes, parce que seulement avec les armes ont peut abattre le pouvoir bourgeois de l’exploitation et de l’oppression, et construire la société nouvelle, sans classes’. Ce qui est encore plus évident aujourd’hui, face au caractère de génocide social pris par les politiques de crise, au caractère dictatoriale de nouveaux gouvernements supranationaux (tels la Troïka), qui tendent encore plus concret leur profil ‘d’Etat Impérialiste des Multinationales’. Face à la toujours plus évidente exigence révolutionnaire comme unique perspective de classe possible, et à la nécessaire organisation politico-militaire stratégique en tant que sa concrétisation.
C’est pourquoi nous avons salué l’action menée contre un dirigeant d’Ansaldo à Gènes, comme contribution au processus révolutionnaire.
Nous avons dû faire face à l’enième présence provocatrice du prof. sen. Inchino (de plus, supporté par quelques fonctionnaires gouvernementaux), en rappelant à cet éminent serviteur de la bourgeoisie, qui aime (comme ses patrons) se présenter comme victime virtuelle, les innombrables victimes réelles du système capitaliste et toute la violence inhérente de leurs politiques économiques, véritable forme de guerre de classe. Pour répondre à laquelle, de part prolétarienne, nous essayons de contribuer.
Certains de ces concepts ont retentis, avec des tons scandalistiques, sur les médias. Les fonctionnaires gouvernementaux présents n’ont pas apprécié et, sur indication de la DIGOS (police politique) de Milan, a été lancée une enquête pour ‘Instigation à la violence’ - dont une première conséquence a été une perquisition générale de nos cellule et la séquestration de documentation.
Enfin, la sentence qui, en répondant aux doutes de la Cour de Cassation, a supprimé l’aggravante terroriste et réduit les peines maximales (entre 2,4 ans et 3,7 ans chacun). C’est-à-dire des réductions contenues, et de toute façon en confirmation du dispositif accusatoire et des preuves (et non pas une ‘sentence renversée’ comme certains le prétendaient).
Le tout s’est déroulé dans l’habituel climat de forte dialectique sur la solidarité et des composantes du mouvement de classe. Parmi lesquelles une délégation internationale, avec des camarades de Suisse, d’Allemagne, de Belgique, de France. La dernière audience a été fort participée, avec résonance de slogans, ‘Pour les camarades emprisonnés, pas de lamentation - ligne de conduite, combat!’. Celui-ci rend bien et caractérise pleinement un concept de solidarité active, comprise en fonction du développement du processus révolutionnaire. Justement, la répression doit être comprise et on doit lui faire face, comme partie intégrante d’un processus révolutionnaire. Dans le sens précis du développement dialectique de l’affrontement: les coups répressifs portés par l’Etat doivent être transformés dans des occasions de maturation et ultérieur élévements de nos niveaux politiques.
Mois, étant la solidarité un plan d’agrégation et mobilisation prolétarienne publiques et ‘de base’, il faut éviter ces confusions et ambiguïtés qui finissent par rabaisser le niveau politique. C’est-à-dire ne pouvant pas être conséquents, sur ce plan d’agrégation, en termes d’engagement révolutionnaire, on tend facilement à la posture victimiste, récriminatrice (contre la répression en tant qu’injustice, persécution, etc) et, finalement, à reculer dans le tacticisme légaliste. Derniers exemples, quelques communiqués tempestifs (et pas demandé par nous!) sur la sentence de la Cassation, avant, et sur le procès ensuite; dans lesquels pas seulement on déborde en légalitarisme et vicitmisme mouvementiste (par exemple, l’obsession contre la ‘persécution de la part des juges rouges’, horrible assimilation d’une définition d’origine bourgeoise pour vitupérer les juges ex-révisionnistes), mais on arrive carrément à censurer le contenu politique du procès. Ainsi, tout ce que nous venons de relater disparait et, avec, les éléments centraux de notre identité et bataille politique.
La persistance à avancer cette vision erronée et déviante crée, évidemment, un problème sérieux avec certains cercles. Pas avec tout-e-s leurs participant-e-s, souvent animés par un élan authentique de solidarité; ni avec d’autres cercles qui ont su, et savent, se relationner à nous dans les termes corrects de ‘unité/distinction’. Ces termes qui, déjà il y a longtemps, nous insistions à rappeler - par exemple, dans les documents ‘Eléments de bilan du procès PCP-M, 2009’ et ‘La meilleure solidarité consiste dans le développement de la lutte révolutionnaire’ de 2010. Tout en étant conscients de l’importance de travailler à l’unité (soit entre prolétaires, que entre communistes), nous pensons que en Italie - et malheureusement dans les centres impérialistes en général - on doit encore faire les comptes avec des lourds héritages historiques, lesquels précisément, sont à l’origine du persistant état de fragmentation, incohérence et incapacité. Limites qui doivent être surmontées si on veut réaliser le saut de qualité si nécessaire au mouvement communiste, face aux possibilités, grandes et graves du présent.
Quelques événements significatifs, aujourd’hui, offrent occasions pour ce parcours de maturation. La sentence définitive sur le G8 de Gènes-2001 a confirmé les condamnations plus lourdes jamais émises pour des affrontements dans des manifestations - une dizaine, entre 6 et 14 ans!
Affrontements et attaques, qui ont été aussi revendiqués politiquement par quelques camarades condamné(e)s. Et justement, puisque la valeur et signification de ces journées restent un passage important pour tout le mouvement de classe. Et ce encore plus dans la ‘dialectique’ avec une répression qui, entre les terribles violences policières dans les rues de Gènes et ces condamnations, assume vraiment les caractères de guerre de classe préventive.
Ensuite, l’opération contre le mouvement NO-TAV - 46 mesures restrictives, dont 3 encore emprisonnés et d’autres aux arrestations domiciliaires - est entrée dans la phase des procès. Autour desquels il y a développement du débat, dans le sens d’une tactique où l’on assume collectivement raisons et pratiques d’une lutte. Ce qui pourra être un banc d’essai, étant donnée la force et la portée d’intérêt général désormais acquises par ce mouvement.
Bien sûr, il y a des différences importantes entre la répression contre les mouvements de lutte de masse et celle contre l’organisation révolutionnaire armée. Mais, comme nous disions à notre procès: la guerre de classe existe et, pour l’heure, c’est la bourgeoisie à la conduire (à coup de massacre sociaux et impérialiste). Le prolétariat doit apprendre à conduire la sienne. Et l’affrontement à la répression en fait partie, il faut l’affronter comme guerre de classe. Et combattant, apprendre à combattre!
SISI Vicenzo
DAVANZO Alfredo
Militants pour le PCP-M
Prison de Siano, juillet 2012-