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Canada Non à la Répression politique
Les quatre camarades qui ont été arrêtéEs à la suite de la manifestation anticapitaliste du 1er Mai 2011 subiront leur enquête préliminaire les 10 et 11 décembre prochains au Palais de justice de Montréal.
Au terme de cette étape, lors de laquelle la poursuite est censée faire état des principaux éléments de preuve sur lesquels elle compte s’appuyer pour obtenir la condamnation des accuséEs, le juge sera appelé à décider de la suite des procédures, en particulier quant à savoir s’il y a suffisamment de preuves pour faire le procès.
Rappelons qu’en juin 2011, la section antigang de la Division du crime organisé du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé à des perquisitions à domicile et à l’arrestation de quatre militantes et militants qu’elle associe au Parti communiste révolutionnaire (PCR), en rapport avec un incident qui s’était produit à la manifestation du 1er Mai organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC-Montréal).
Des policiers ont alors prétendu avoir été blessés quand les manifestantes et manifestants ont repoussé une attaque sournoise contre un militant connu comme photographe du journal Partisan, que des flics avaient voulu mettre en état d’arrestation parce qu’il criait apparemment trop fort des slogans contre la brutalité policière…
Les quatre camarades font face à plusieurs accusations criminelles, dont celles d’« agression armée », de « voies de fait sur un agent de la paix », d’« entrave au travail des policiers » et de « port d’arme dans un dessein dangereux ». Deux d’entre eux ont éventuellement été ré-arrêtés lors de manifestations ultérieures pour de soi-disant «bris de condition».
L’opération policière ayant conduit à l’arrestation des quatre militantes et militants avait été supervisée par un enquêteur du SPVM par ailleurs associé à l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale, qui regroupe également des agents de la Sûreté du Québec, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
Pendant près de deux mois, la Maison Norman Bethune – une librairie communiste soutenue par le PCR – a fait l’objet d’une surveillance constante de la part des forces de l’ordre. Le harcèlement s’est par ailleurs poursuivi après les arrestations, alors qu’une douzaine de personnes associées à tort ou à raison au PCR ont subi les visites d’agents du SPVM, de la GRC et du SCRS, autant à domicile que sur leurs lieux de travail.
L’arrestation des quatre camarades a eu ceci de bon qu’elle a forcé le SPVM à dévoiler l’existence de sa désormais célèbre escouade «GAMMA» (pour «Guet des activités et des mouvements marginaux et anarchistes »), chargée de surveiller les réseaux politiques révolutionnaires et anticapitalistes. La création de l’escouade GAMMA et l’arrestation des quatre camarades ont suscité une vague de dénonciations et d’indignation un peu partout à travers le pays. Plusieurs groupes et individus ont signé une déclaration contre le profilage politique. Le 16 décembre 2011, au-delà de 175 personnes ont également participé à une soirée de solidarité pour ramasser des fonds pour financer la défense des accuséEs du 1er Mai.
L’enquête préliminaire du 12 décembre et le procès qui la suivra éventuellement seront donc l’occasion de faire la lumière sur les activités politiques du SPVM, incluant le harcèlement auquel il se livre contre les militantes et militants communistes et révolutionnaires. Les représentants du SPVM devront notamment s’expliquer sur la provocation à laquelle ils ont pris part à la manifestation du 1er Mai 2011. Il ressort des dépositions de certains flics impliqués dans l’altercation qui s’est alors produite qu’ils ont été envoyés sans préparation aucune pour procéder à l’arrestation de notre photographe et qu’ils semblaient même n’avoir aucune idée des motifs de l’arrestation!
Dans une entrevue qu’il a donnée au quotidien La Presse, le chef du service des enquêtes spécialisées du SPVM, Jacques Robinette, justifiait ainsi la mise sur pied de l’escouade GAMMA: " «Toutes les manifestations sont devenues sujettes à des débordements, à du soulèvement populaire, à de la provocation et, éventuellement, à des voies de fait et à des méfaits à l’égard des policiers. » " N’en déplaise à Robinette, ces débordements et soulèvements sont appelés à s’étendre et à se multiplier, au fur et à mesure que la crise amène des secteurs de plus en plus larges à résister et à se radicaliser.
En dépit de la répression sans précédent à laquelle il a été confronté, le glorieux printemps rouge des étudiantes et étudiants du Québec a d’ailleurs montré que rien ne peut arrêter la marche des oppriméEs vers leur libération. C’est aussi ce que démontrera, sur le front judiciaire, le procès des accuséEs du 1er Mai 2011!